Un peu d’histoire

Il est difficile d'appréhender la civilisation malgache de façon succincte. C'est pourquoi nous allons simplement vous guider dans une première approche de la compréhension de "l'âme" des habitants de l'île rouge.

Malgré les particularismes et les différences d'un groupe ethnique à l'autre et malgré la progression des valeurs occidentales, la conception qu'ont les Malgaches de l'homme et de l'univers demeure un facteur d'unité profonde.

"Ceux qui vivent sous le soleil forment une grande natte tissée d'une seule pièce" dit un des proverbes paraboles (ohabolana) dont les Malgaches font un grand usage.

En effet, tous les Malgaches ont en commun :

  • Le respect des ancêtres

  • Le respect des aînés et des personnes âgées

  • Le "fihavanana" terme intraduisible en français et dont Pierre Vérin ("Madagascar" édition Karthala) donne cette définition : "la solidarité préexistante entre tous les humains qu'il faut sauvegarder par tous les moyens".

RESPECT DES ANCÊTRES

Les ancêtres sont à la fois les médiateurs entre les vivants et le "dieu unique" (Zanahary ou Andriamanitra des chrétiens, car christianisme et croyances ancestrales cohabitent harmonieusement) et sont les garants de l'ordre et du bonheur terrestre. Le culte des ancêtres est discret et s'extériorise peu.

Les manifestations les plus visibles de cet attachement aux ancêtres sont :

  • Le "famadlhana", cérémonie du retournement des morts au cours de laquelle le "lamba" (linceul) de l'ancêtre est changé. Ce rite funéraire a lieu durant l'hiver austral et donne lieu à de grandes réjouissances.

  • La circoncision, cette pratique, outre une thérapeutique d'hygiène, marque également un temps fort de la relation ancêtres-vivants, puisqu'elle consacre l'appartenance sociale du garçon au lignage de son père. Dans certaines régions, des rites d'initiation accompagnent la circoncision. La cérémonie se déroule également durant l'hiver austral et toujours dans une ambiance de fête.

  • Les offrandes et les sacrifices d'animaux, se déroulent sur des lieux de culte spécifiques ou au pied des tombeaux ancestraux.

RESPECT DES AÎNÉS ET DES PERSONNES ÂGÉES

Le Malgache possède le sens de la hiérarchie. Son système de parenté est articulé par générations, puis par tranches d'âge au sein de chaque génération. Ainsi, les aînés jouiront-ils de certains privilèges. Exemple, on ne leur coupe jamais la parole.

FIHAVANANA

En son nom, le Malgache se devra d'accomplir ses devoirs vis-à-vis de sa famille, de ses amis, de ses voisins, de ses collègues de travail: devoirs de solidarité, d'entraide et d'assistance morale.

Aussi la vie sociale quotidienne est-elle rythmée par sa participation à de nombreuses cérémonies telles que baptêmes, mariages, présentations de condoléances, etc. auxquelles il pourra difficilement se dérober. Les amis étrangers sont les bienvenus surtout aux condoléances pour lesquelles il est recommandé d'y participer (petit discours et offrande).

Le "Fihavanana" implique également que la cohésion sociale soit maintenue. Tout conflit devra être évité: il faut toujours rechercher un compromis en cas de litige et bannir de ses propos les paroles trop directes ou véhémentes. Pour le Malgache, il vaut mieux "perdre un peu la face" que de froisser autrui.

Enfin le comportement du Malgache est régi par maints usages (fomba) et interdits (fady) propres à une famille, un clan, une région, … Par exemple, sur les Hautes Terres les morts ne sont pas enterrés les mardis et les jeudis.

La fonction des "fomba" et des "fady" est de maintenir le sentiment d'appartenance à un groupe et de faire le lien avec le monde sacré.